Athènes, Grèce de la Grèce

- Isocrate


To plhqoV twn eisafikoumenwn wV hmaV tosouton estin wst ei ti en tw plhsiazein allhloiV agaton esti, kai touq up authV perieilhfqai. ProV de toutoiV kai filiaV eurein pistotataV kai sunousiaV entucein pantodapwtataiV malista par hmin estin, eti d agwnaV idein mh monon tacouV kai rwmhV, alla kai logwn kai gnwmhV kai twn allwn ergwn apantwn, kai toutwn aqla megista. ProV gar oiV auth tiqhsi kai touV allouV didonai sunanapeiqei. ta gar uf hmwn kriqenta tosauthn lambanei doxan wste para pasin anqrwpoiV agapasqai. CwriV de toutwn ai men allai panhgureiV dia pollou cronou sullegeisai tacewV dieluqhsan, h d hmetera poliV apanta ton aiwna toiV afiknoumenoiV panhguriV estin.

Filosofian toinun, h panta tauta sunexeure kai sugkateskeuase, kai proV te taV praxeiV hmaV epaideuse kai proV allhlouV epraune, kai twn sumforwn taV te di amaqian kai taV ex anagkhV gignomenaV dieile, kai taV men fulaxasqai, taV de kalwV enegkein edidaxen, h poliV hmwn katedeixe... Tosouton d apoleloipen h poliV hmwn peri to fronein kai legein touV allouV anqroupouV, wsq oi tauthV maqhtai twn allwn didaskaloi gegonasi, kai to twn Ellhnwn onoma pepoihke mhketi tou genouV, alla thV dianoiaV dokein einai, kai mallon EllhnaV kaleisqai touV thV paideusewV thV hmeteraV h touV thV koinhV fusewV metecontaV.


I. COMMENTAIRES

Aucun écrivain n'a célébré Athènes avec une ferveur plus soutenue, et, en définitive, plus éclairée qu'Isocrate. Démosthène eut assurément un sens plus aigu de l'honneur national, un patriotisme plus sympathique à notre idéal moderne. Isocrate a cependant mieux compris, semble-t-il, que le mérite d'Athènes devant l'histoire serait, non pas tant d'avoir fondé ou relevé un grand empire, que d'avoi été le carrafour des hommes libres, la capitale du beau et de la culture intellectuelle. Athènes, héritière de l'Ionie, a été "école de la Grèce" (épitaphe d'Euripide), c'est-à-dire la cité où le génie a donné toute sa mesure, conçu ses idées les plus fécondes et les plus généreuses, trouvé son expression la plus juste et la plus sereine.

II. VOCABULAIRE ET SYNTAXE

T o pkhtoV, la foule

afiknomai, arriver > toiV afiknoumenoiV, participe substantivé: ceux qui arrivent

plhsiazw + allhloV, fréquenter les uns les autres

perieilhfqai < perilambanw : infinitif parfait passif

esti et accent doux = exesti, il est possible

Pros de toutois, de plus

pantotataV, superlatif

tacoV, vitesse / rwmh, force

to aqlon, la récompense / to aqlhqhV, concurrent

>> megaV > meziwn> megistoV

CwriV, séparément, a part + G.

tiqhmi, placer

krinw: juger, krinomai: être jugé

CwriV: séparément, à part +G.

aiwna: le temps

toinun: eh bien

amaqia: ignorance

fulatw: garder / fulatomai: se garde, se protéger

ferw, enenkon: poter

apoleipw: laisser en arrière, dépasser (apoleloipen: parfait)

peri to + inf: pour le fait de

paqhtai: disciples

TRADUCTION

La foule de ceux qui arrivent chez nous est si grande que, s'il y a un bienfait dans le fait de se fréquenter les uns les autres, cela aussi est contenu par elle. De plus, il est possible, surtout chez nous, à la fois de trouver des amitiés très sûres et d'obtenir des fréquentations très variées, et il est possible de voir des concours non seulement de vitesse et de force, mais aussi d'éloquence et d'intelligence, et de toutes les autres activités. En effet, outre ceux qu'elle organise elle-même, elle persuade aussi les autres d'en donner; les jugements portés par nous prennent une si grande réputation qu'ils sont appréciés dans le monde entier. A part cela les autres fêtes qui se réunissent à longs intervalles se terminent rapidement, mais notre cité est un fête continuelle pour ceux qui arrivent.

La culture intellectuelle, qui a découvert tout cela, qui l'a organisé, qui nous a éduqué pour l'action et qui nous a adouci les uns envers les autres, qui, parmi les malheurs, a distingué ceux qui arrivent par ignorance et ceux qui surviennent à la suite d'une fatalité, qui nous a appris à nous protéger des uns, et à bien supporter les autres, notre cité l'a révélé. Notre cité a tellement dépassé les autres hommes pour la pensée et l'éloquence que ses disciples sont devenus les maîtres des autres, et qu'elle a fait en sorte que le nom des Grecs ne semble non plus être celui de la race mais celui de la pensée, et que sont plutôt appelés Grecs ceux qui participent à notre éducation que ceux qui participent à notre nature commune.